Contes et Légendes de Cathie Extraits
Bienvenue sur les extraits des Contes de Cathie. Ce site ne vous offrira que du texte mais vous donnera un aperçu de l'esprit qui anime "Les Petits Repos" dans lesquels vous pouvez vous laisser glisser.Tous les textes sont protégés par la SGDL n° 2012040157 Images et textes ne sont pas libres de droit. Veuillez contacter l'auteur ou ses éditeurs.
dimanche 31 juillet 2016
Autumn (Tale)
The autumn.
..........
My goodness, what happened to me, what have I become ????
I’d forgotten that I had been a child. I myself had been teenager. I’d forgotten that autumn would catch me up. What he did one autumn day.
One morning, the Chap entered into my garden. He greeted me with a sunny and bright glance. There was no sign of arrogance in his demeanour. Draped in multicoloured rags, he had gathered all of the leaves coloured gold, brown, greens, red, and orange. He covered himself with bright colours.
From the haberdashery that sold items found in woods and forests, he had chosen buttons made of acorns and chestnuts; and for thread? He chose strands of dried tall grass.
Look! his big black hat? Where did it come from? He had simply put on a heavy dark cloud that was saturated with raindrops, drizzle and fog.
The smoke from his pipe was like the vapour of all of the fireplaces in our valley, pushing away cold and humidity.
Seeing him force his way into my garden didn't really surprise me because for a few days he had been sending signs of his coming. I could see the small caustic breaths of air, and the sunbeams tired by their long summer journey stretched and lengthened from the horizon.
Entering into my lounge, he was quite confused because of the humidity which dropped off his multicoloured rags. He left by the wide open bay exit through which the sun shone and very slowly crossed the garden.
At night, I saw his bright colours disappear in the darkness, leaving only the track of the mist which started to rise and envelop the houses whose chimneys puffed smoke.
I was not worried. I knew that tomorrow he would be there in his early season clothes. Naturally, in some weeks from now, his colours would have waned a little. But it does not matter! The Chap would have taken enough time to charm the eye of many romantic painters and melancholic dreamers. Those painters and dreamers see only charm and beauty of the delights of autumn fruits and ripe olives. Indeed, as rich in experiences as autumn is rich in colours!!!
Catherine Kembellec
© SGDL n° 200804049
L'automne en visite ( Conte)
L'automne en visite ( Conte)
... Le bonhomme entra un matin dans mon jardin. Il me salua sans insolence mais avec le regard ensoleillé et lumineux. Vêtu de haillons multicolores, il avait rassemblé tous les ors, les bruns, les verts et quelque rouge et orangé. Il avait vraiment revêtu une tenue des plus chamarrées.
Au rayon, mercerie des bois et des forêts, il avait choisi des boutons parmi les glands et les châtaignes; et pour fil, de hautes herbes séchées.
Et son grand chapeau noir? D’où le tenait-il? Il avait simplement coiffé les grands nuages sombres chargés de bruines, de brumes et de brouillards. Le fourneau de sa pipe fumait de toutes les vapeurs des cheminées de la vallée, tentant de repousser froidure et humidité.
Je n’étais pas vraiment surprise de le voir ainsi pénétrer dans mon jardin, car depuis quelques jours, il avait envoyé des émissaires. Petits souffles de vent plus mordants, rayons de soleil plus fatigués par leur longue course de l’été qui s’étiraient et s’allongeaient depuis l’horizon.
En entrant dans mon salon, il fut tout confus de l’humidité qui dégoûtait de ses haillons...
En entrant dans mon salon, il fut tout confus de l’humidité qui dégoûtait de ses haillons...
Une rose pour Emma ( Conte d'été)
Une rose pour Emma (Conte d'été)
Au jardin, j’avais trois roses, sur mon rosier. Et, à écouter les roses parler, je vous assure on finit par les connaître. J’avais donc nommé la première, Prétentieuse. La seconde, Egoïste. La troisième, Douce. Toutes trois, bavardaient, parfois.
Ce matin, j’ai surpris une conversation. Prétentieuse disait à peu près ceci : « Je suis heureuse d’être la plus belle, du côté de la rue. Tout le monde peut me voir et m’admirer. Et toi, Egoïste, que penses-tu ?
- Moi, je vais bien, je suis au soleil. Il faudrait que le jardinier taille les branches qui me gênent - en particulier - du côté de Douce. Elle me fait de l’ombre. Et toi, Douce, à quoi songes-tu ?
- Tout va très bien. Je suis tranquille, dans mon petit coin. J’aimerais, simplement, être utile à quelque chose. Tenir compagnie à une âme seule, dans un petit boudoir.
- Pourquoi n’attends-tu pas que le temps passe, naturellement, en profitant du soleil et du beau temps ?
- Le Petit Prince disait qu’il lui suffisait, pour être heureux, de regarder, parmi les millions d’étoiles, la planète sur laquelle se trouvait sa rose. J’imagine donc que je pourrais devenir l’amie de quelqu’un, qui serait heureux, rien qu’en me regardant. L’amitié est chose très utile ! »
Prétentieuse et Egoïste échangèrent un regard désespéré qui semblait dire : « Quelle sotte ! »
Je fus touchée par la sensibilité de cette rose, douce et discrète. Alors, je l’ai délicatement cueillie au rosier et emportée avec d’infinies précautions.
Au jardin, j’avais trois roses, sur mon rosier. Et, à écouter les roses parler, je vous assure on finit par les connaître. J’avais donc nommé la première, Prétentieuse. La seconde, Egoïste. La troisième, Douce. Toutes trois, bavardaient, parfois.
Ce matin, j’ai surpris une conversation. Prétentieuse disait à peu près ceci : « Je suis heureuse d’être la plus belle, du côté de la rue. Tout le monde peut me voir et m’admirer. Et toi, Egoïste, que penses-tu ?
- Moi, je vais bien, je suis au soleil. Il faudrait que le jardinier taille les branches qui me gênent - en particulier - du côté de Douce. Elle me fait de l’ombre. Et toi, Douce, à quoi songes-tu ?
- Tout va très bien. Je suis tranquille, dans mon petit coin. J’aimerais, simplement, être utile à quelque chose. Tenir compagnie à une âme seule, dans un petit boudoir.
- Pourquoi n’attends-tu pas que le temps passe, naturellement, en profitant du soleil et du beau temps ?
- Le Petit Prince disait qu’il lui suffisait, pour être heureux, de regarder, parmi les millions d’étoiles, la planète sur laquelle se trouvait sa rose. J’imagine donc que je pourrais devenir l’amie de quelqu’un, qui serait heureux, rien qu’en me regardant. L’amitié est chose très utile ! »
Prétentieuse et Egoïste échangèrent un regard désespéré qui semblait dire : « Quelle sotte ! »
Je fus touchée par la sensibilité de cette rose, douce et discrète. Alors, je l’ai délicatement cueillie au rosier et emportée avec d’infinies précautions.
J’ai choisi le plus beau vase, un col de cygne en cristal, afin de mettre en valeur sa délicatesse et son élégance raffinées. Toute en longueur, fine et élancée, trempée dans un bain d’eau fraîche, je l’ai apportée à Emma qui reposait souffrante et fatiguée, dans sa chambre. La fleur fut déposée sur la crédence, près de la fenêtre. Parure charmante, elle enchanta, immédiatement, le regard d’Emma. La couronne de cheveux gris, qui reposait immobile et lasse depuis plusieurs jours, tourna lentement vers les pétales pourpres baignés de soleil.
Dans l’antiquité, le Sage a écrit dans le Livre des Proverbes : « Les cheveux gris sont une couronne de beauté quand ils se trouvent dans la voie de la justice.»[1] En regardant Emma étendue, là, sous mes yeux, ses belles boucles, presque blanches, encadrant son visage fin et lisse, j’y voyais toute une beauté, que, seules la sagesse et la justice peuvent refléter. C’était une vie auréolée de paix, toute de sérénité, que cette beauté.
Emma souriait. Combien d’années étaient passées depuis que Mathurin lui avait offert sa première rose ? L’esprit vif fit un rapide calcul. Les pessimistes traduiraient ce calcul par un demi-siècle. Emma n’y voyait que cinquante petites années qui avaient passé, si rapidement, qu’elle se demandait si cette rose douce et délicate n’était pas celle que Mathurin avait déposée, un soir, entre ses mains gantées de dentelle vendéenne. Emma ferma les yeux, lentement... Très lentement. Ce fut à ce moment, que je vis perler, sur un pétale pourpre de la fleur, une goutte de cristal, peut-être de rosée fraîche et pure, comme le bonheur, qui s’allongea longuement, le long du velours cramoisi de ma rose. La perle de cristal tomba sur la dentelle du napperon, sans bruit. Emma me tendit la main sans ouvrir les yeux et murmura: « Elle est aussi belle que celle que ton père m’a offerte voilà bien longtemps. Donne-la moi. » M’ma posa la rose douce et délicate sur son cœur ... ( La suite dans le recueil des Petits Repos)
Dans l’antiquité, le Sage a écrit dans le Livre des Proverbes : « Les cheveux gris sont une couronne de beauté quand ils se trouvent dans la voie de la justice.»[1] En regardant Emma étendue, là, sous mes yeux, ses belles boucles, presque blanches, encadrant son visage fin et lisse, j’y voyais toute une beauté, que, seules la sagesse et la justice peuvent refléter. C’était une vie auréolée de paix, toute de sérénité, que cette beauté.
Emma souriait. Combien d’années étaient passées depuis que Mathurin lui avait offert sa première rose ? L’esprit vif fit un rapide calcul. Les pessimistes traduiraient ce calcul par un demi-siècle. Emma n’y voyait que cinquante petites années qui avaient passé, si rapidement, qu’elle se demandait si cette rose douce et délicate n’était pas celle que Mathurin avait déposée, un soir, entre ses mains gantées de dentelle vendéenne. Emma ferma les yeux, lentement... Très lentement. Ce fut à ce moment, que je vis perler, sur un pétale pourpre de la fleur, une goutte de cristal, peut-être de rosée fraîche et pure, comme le bonheur, qui s’allongea longuement, le long du velours cramoisi de ma rose. La perle de cristal tomba sur la dentelle du napperon, sans bruit. Emma me tendit la main sans ouvrir les yeux et murmura: « Elle est aussi belle que celle que ton père m’a offerte voilà bien longtemps. Donne-la moi. » M’ma posa la rose douce et délicate sur son cœur ... ( La suite dans le recueil des Petits Repos)
[1] Extrait de la Bible, livre des Proverbes chapitre 16, verset 31
Libellés :
Une rose pour Emma ( Conte d'été)
lundi 20 janvier 2014
Graine de vérité ( Conte tout public) aux Editions A Mots Contés
Illustratrice: Annie Kergoat
Editions: A Mots Contés
amotsconteseditions@gmail.com
PRIX DU LIVRE JEUNESSE CMB 2014
Editions: A Mots Contés
amotsconteseditions@gmail.com
PRIX DU LIVRE JEUNESSE CMB 2014
... Un jour même, il rentra chez lui, expliquant qu’il avait conversé avec le vent dans la forêt. Ce dernier lui avait dit un secret! Le voici parti à raconter toute l’affaire à ses parents.
« Devinez, leur dit-il, qui j’ai rencontré?
- …? Les parents attendaient la réponse.
- J’ai rencontré le vent. Il m’a fait de grandes confidences !- ...?
- Il m’a promis que cette année, le vent d’est n’apporterait que chaleur. Que le vent du sud serait rafraîchissant. Le vent d’ouest libérerait le soleil des nuages et le vent du nord ne serait que douceur.
Les parents surpris de cette révélation questionnèrent leur fils.
- Es-tu sûr de ceci, mon fils? interrogea le père
- Certain, répondit le fils.
- Es-tu sûr de cela? demanda à son tour la mère.
- Certain, assura Pierre.
Vint l’hiver avec son vent d’est apportant froid et bise, semant la mort dans les chaumières. Puis le printemps et avec lui les vents d’ouest portant les nuages de l’océan et cachant le soleil, lâchant des trombes d’eau qui ravagèrent les champs. L’été souffla le vent d’harmattan libérant
chaleur et poussière, asséchant et étouffant tout sur son passage. A l’automne un vent du nord d’une morsure inhabituelle finit de tuer ceux qui avaient résisté aux autres saisons. Les parents de Pierre le firent venir et lui demandèrent pourquoi il racontait tant de mensonges. Il répondit calmement que les gens aiment entendre des choses extraordinaires. Qu’ils ne cherchent pas à savoir si ce qu’il raconte est vrai ou faux mais veulent simplement des émotions nouvelles...
dimanche 10 mars 2013
Voyage avec Philippe Delerm ou Lire un livre ( extrait de Voyages de Tout Repos)
C'est toujours la même chose lorsque je prends un livre pour la première fois. Avant toute chose, je lis la 4° de couverture. Cette réflexion de l'auteur me correspond tellement!
Naturellement, au Relay de la Gare Montparnasse, j'ai choisi Philippe Delerm, son dernier livre. Je sais. Certains s'exclament avec envie:
" Ah, oui! Lequel?
- Le trottoir au soleil.
- Alors? répond l'interlocuteur curieux.
- Je ne sais pas. Je ne l'ai pas encore lu.
D'autres s'écrient:
- Oh! Encore lui! C'est toujours la même chose. Ca ne te lasse pas?
- Non.J'aime les moments de conscientisation profonde . Cela permet qu'on ne traverse pas la vie en pilote automatique.
- ...??? Mon interlocuteur me regarde interrogateur et se demande: " De quoi parle-t-elle?"
Pas difficile de lire dans ses pensées. Son regard parle pour lui.
- Oui. J'aime la conscientisation des émotions de la vie. Si les gens prenaient conscience de chaque moment de la vie comme s'il était unique, je suis convaincue qu'ils en seraient plus heureux.
- Oui. Enfin, un petit déjeuner, c'est un petit déjeuner! Il n'y a pas de quoi en faire un plat!
- Un plat, non. Un moment de plaisir, oui.
-???
Ce silence étonné me rappelle que je suis une extra terrestre. Que nous sommes des extra terrestres, Monsieur Delerm. Vous, moi et tous vos lecteurs qui se délectent de tous ces "autres plaisirs minuscules".
Mais mon interlocuteur ne désarme pas:
- Bon, un chagrin d'amour, tu l'oublies quand même! Tu ne conscientise pas dessus!
Là, je désarme.
En fait, en plus d'aimer les petites émotions de la vie, j'aime les mots. Et j'aime les mots avec lesquels Philippe Delerm partage ses petites émotions quotidiennes ou ses grandes émotions qui submergent le coeur dans un moment d'infini vague à l'âme.
Bref. Je sais par avance qu'avec ces quatre mots, Le trottoir au soleil, je vais me faire plaisir. Je vais me faire plaisir parce que j'aime les trottoirs au soleil, les jardins au soleil, la vie au soleil. Mon petit fauteuil d'enfant suivait les rayons du soleil derrière les carreaux des fenêtres de la maison familiale.
Prenons le temps d'apprécier les rayons du soleil qui illuminent nos journées pour nous sentir mieux.
Mais pourquoi suis-je partie à écrire ces quelques lignes?
Une fois installée dans le train 8617 direct pour Brest via Saint-Brieuc où je descendrai, j'ai exploré MON livre. Eh oui! je suis désolée, Monsieur Delerm. Ce texte vous a appartenu pendant son écriture. Maintenant, ce livre est le mien.- Y compris, les pages vierges!
Trois pages vierges. Puis la petite liste " du même auteur". Ensuite, une page pour le titre. Je savoure... La seconde de couverture: le titre en gros caractères.Page suivante, une petite note sur le vélin pur fil. Brève dédicace de François de Cornière. Encore une page vierge. Page 11: Paris Saint-Lazare deux kilomètres. Le titre du premier chapitre. J'entends d'ici, les grincheux dire: "Enfin!"
Eh bien, non. Pas enfin. Les deux kilomètres vous allez les faire à pied.Entendez par là que lorsque le premier chapitre se présente enfin à la lecture, j'en découvre la page et le titre sans lire. Surtout sans lire. C'est alors que j'entreprends la même visite à l'envers.
Dernière page: détails sur l'imprimeur. Ce livre est imprimé en France. J'aime aussi. Six pages vierges pour équilibrer les livrets d'impression. Oui, oui. J'entends toujours les mêmes, les grincheux: "Et on paie pour des pages vierges!"
Je réponds:" Parfaitement. Un livre de Philippe Delerm, ça se mérite!" J'exagère? A peine! Mais c'est vrai, Monsieur Delerm, une ou deux petites émotions de plus et les livrets étaient complets. Moi, je vous pardone. Eux, non.
Arrivent la suite des oeuvres de l'auteur. Vous en avez eu des émotions, monsieur Delerm!!! Ce que vos détracteurs ne savent pas c'est qu'en vous lisant, ils apprendraient à savourer la vie qu'ils trouvent monotone et insipide. A découvrir qu'eux aussi ont des émotions. Souvent ce n'est pas la vie qui est morne mais l'individu qui vit.
Oups! Encore une page vierge....
Trois pages d'une liste de petits moments de vie.
J'arrive sur la dernière page du texte. Là, je triche. Je ne résiste pas. Je lis la dernière phrase. Je sais. Ce n'est pas bien. Je l'ai fait quand même. Une petite phrase nominale. Paris Saint-Lazare deux kilomètres. Et je me dis que c'est bien bouclé.
Sgdl 2012O40157 http://lescontesdecathie.blogspot.com
Depuis, j'ai savouré les titres plus récemment parus avec la même stratégie d'approche, les mêmes préliminaires au plaisir...
Je viens de lire sur Libé ce qu'a écrit Ph. Lançon. Eh bien je suis heureuse d'avoir écrit ce que je viens d'écrire. Chacun ses goûts et sa sensibilité...
..."Et puis comment être solaire quand l'humanité souffre partout, quand la douleur physique et morale, la violence, la guerre recouvrent tout?"...
Après l'auteur et le titre, cette 4° détermine mon choix. Elle le valide. Il en est ainsi pour tous les livres.Naturellement, au Relay de la Gare Montparnasse, j'ai choisi Philippe Delerm, son dernier livre. Je sais. Certains s'exclament avec envie:
" Ah, oui! Lequel?
- Le trottoir au soleil.
- Alors? répond l'interlocuteur curieux.
- Je ne sais pas. Je ne l'ai pas encore lu.
D'autres s'écrient:
- Oh! Encore lui! C'est toujours la même chose. Ca ne te lasse pas?
- Non.J'aime les moments de conscientisation profonde . Cela permet qu'on ne traverse pas la vie en pilote automatique.
- ...??? Mon interlocuteur me regarde interrogateur et se demande: " De quoi parle-t-elle?"
Pas difficile de lire dans ses pensées. Son regard parle pour lui.
- Oui. J'aime la conscientisation des émotions de la vie. Si les gens prenaient conscience de chaque moment de la vie comme s'il était unique, je suis convaincue qu'ils en seraient plus heureux.
- Oui. Enfin, un petit déjeuner, c'est un petit déjeuner! Il n'y a pas de quoi en faire un plat!
- Un plat, non. Un moment de plaisir, oui.
-???
Ce silence étonné me rappelle que je suis une extra terrestre. Que nous sommes des extra terrestres, Monsieur Delerm. Vous, moi et tous vos lecteurs qui se délectent de tous ces "autres plaisirs minuscules".
Mais mon interlocuteur ne désarme pas:
- Bon, un chagrin d'amour, tu l'oublies quand même! Tu ne conscientise pas dessus!
Là, je désarme.
En fait, en plus d'aimer les petites émotions de la vie, j'aime les mots. Et j'aime les mots avec lesquels Philippe Delerm partage ses petites émotions quotidiennes ou ses grandes émotions qui submergent le coeur dans un moment d'infini vague à l'âme.
Bref. Je sais par avance qu'avec ces quatre mots, Le trottoir au soleil, je vais me faire plaisir. Je vais me faire plaisir parce que j'aime les trottoirs au soleil, les jardins au soleil, la vie au soleil. Mon petit fauteuil d'enfant suivait les rayons du soleil derrière les carreaux des fenêtres de la maison familiale.
Prenons le temps d'apprécier les rayons du soleil qui illuminent nos journées pour nous sentir mieux.
Mais pourquoi suis-je partie à écrire ces quelques lignes?
Une fois installée dans le train 8617 direct pour Brest via Saint-Brieuc où je descendrai, j'ai exploré MON livre. Eh oui! je suis désolée, Monsieur Delerm. Ce texte vous a appartenu pendant son écriture. Maintenant, ce livre est le mien.- Y compris, les pages vierges!
Trois pages vierges. Puis la petite liste " du même auteur". Ensuite, une page pour le titre. Je savoure... La seconde de couverture: le titre en gros caractères.Page suivante, une petite note sur le vélin pur fil. Brève dédicace de François de Cornière. Encore une page vierge. Page 11: Paris Saint-Lazare deux kilomètres. Le titre du premier chapitre. J'entends d'ici, les grincheux dire: "Enfin!"
Eh bien, non. Pas enfin. Les deux kilomètres vous allez les faire à pied.Entendez par là que lorsque le premier chapitre se présente enfin à la lecture, j'en découvre la page et le titre sans lire. Surtout sans lire. C'est alors que j'entreprends la même visite à l'envers.
Dernière page: détails sur l'imprimeur. Ce livre est imprimé en France. J'aime aussi. Six pages vierges pour équilibrer les livrets d'impression. Oui, oui. J'entends toujours les mêmes, les grincheux: "Et on paie pour des pages vierges!"
Je réponds:" Parfaitement. Un livre de Philippe Delerm, ça se mérite!" J'exagère? A peine! Mais c'est vrai, Monsieur Delerm, une ou deux petites émotions de plus et les livrets étaient complets. Moi, je vous pardone. Eux, non.
Arrivent la suite des oeuvres de l'auteur. Vous en avez eu des émotions, monsieur Delerm!!! Ce que vos détracteurs ne savent pas c'est qu'en vous lisant, ils apprendraient à savourer la vie qu'ils trouvent monotone et insipide. A découvrir qu'eux aussi ont des émotions. Souvent ce n'est pas la vie qui est morne mais l'individu qui vit.
Oups! Encore une page vierge....
Trois pages d'une liste de petits moments de vie.
J'arrive sur la dernière page du texte. Là, je triche. Je ne résiste pas. Je lis la dernière phrase. Je sais. Ce n'est pas bien. Je l'ai fait quand même. Une petite phrase nominale. Paris Saint-Lazare deux kilomètres. Et je me dis que c'est bien bouclé.
Sgdl 2012O40157 http://lescontesdecathie.blogspot.com
Depuis, j'ai savouré les titres plus récemment parus avec la même stratégie d'approche, les mêmes préliminaires au plaisir...
Je viens de lire sur Libé ce qu'a écrit Ph. Lançon. Eh bien je suis heureuse d'avoir écrit ce que je viens d'écrire. Chacun ses goûts et sa sensibilité...
mercredi 8 février 2012
Le baobab ( Conte des Contes de Cathie)
Il était une fois dans un pays lointain un baobab beau et grand qui se félicitait d’être aussi beau et aussi grand. La pulpe de ses fruits frais fournissait une boisson rafraîchissante aux hommes qui vivaient à l’ombre de son tronc large et imposant.
Il était condescendant envers son voisin le buisson sec et épineux qui ne fournissait que de rares maigres feuilles aux quelques chèvres du petit troupeau que les habitants possédaient.
Chaque jour, il se glorifiait de sa prestance.
Tous les buissons alentour l’enviaient et l’admiraient.
Un jour, un petit d’homme déclara qu’il en avait assez de se nourrir de la pulpe fraîche du baobab. Il souhaitait manger un gigot de chèvre. Les sages du village lui expliquèrent que ce n’était pas possible. Les chèvres étaient trop maigres pour être mangées mais elles produisaient toutes un peu de lait qui permettait de compléter l’alimentation de la communauté.
Il était condescendant envers son voisin le buisson sec et épineux qui ne fournissait que de rares maigres feuilles aux quelques chèvres du petit troupeau que les habitants possédaient.
Chaque jour, il se glorifiait de sa prestance.
Tous les buissons alentour l’enviaient et l’admiraient.
Un jour, un petit d’homme déclara qu’il en avait assez de se nourrir de la pulpe fraîche du baobab. Il souhaitait manger un gigot de chèvre. Les sages du village lui expliquèrent que ce n’était pas possible. Les chèvres étaient trop maigres pour être mangées mais elles produisaient toutes un peu de lait qui permettait de compléter l’alimentation de la communauté.
Le petit Amadou entêté se dit qu’il y avait certainement moyen d’engraisser une chèvre dans la savane. Il choisit la plus petite mais la plus dodue à ses yeux. ... A suivre
SGDL n° 2008-04049
samedi 22 janvier 2011
Les nuages de Lily-Rose (Conte pour enfants)
Les nuages de Lily-Rose ( Illustration & Croquis: Sylvie Charchaude, illustratrice http://laboitedesptitloups.over-blog.com/) Ce matin, tous les petits élèves de Grande Section, sont très attentionnés à suivre le chemin des lettres que Mademoiselle Yacinthe trace avec de grands gestes. Enfin!!! Presque tous les petits élèves! Car Lily-Rose, la rêveuse, oublie vite les lettres de la maîtresse. Le crayon dans une main, le menton posé dans le creux de l’autre, la petite fille regarde le ciel par la fenêtre. Lily-Rose aime beaucoup les nuages. Elle les contemple, les façonne. Ce sont ses meilleurs compagnons. Elle en offre aussi à qui elle veut... ...« Regardez, Maîtresse, le gros nuage ! On dirait un ballon avec de jolies couleurs !!! - Noah, travaille. - Regardez, Maîtresse, c’est beau ! » Toute la classe a le nez en l’air pour admirer le beau ballon nuageux qui flotte dans le ciel. Maîtresse lève aussi le nez. Entrant dans le jeu des élèves, elle s’exclame : « Mais on dirait une montgolfière ! - C’est quoi, une montgolfière ? - C’est… un gros ballon, qui peut voyager dans le ciel, si on le gonfle avec de l’air chaud.» Lily-Rose, dans son beau nuage de toutes les couleurs, décide d’immobiliser sa montgolfière au-dessus de l’école. Elle regarde la cour qu’elle trouve triste sous le ciel gris. Alors, elle fabrique un toboggan pour les enfants de la maternelle. « Ô! Regardez, s’écrie Emma. Un gros nuage qui ressemble à un toboggan! Il faudrait le même dans la cour, Maîtresse ! - Allons, les enfants, il faut finir pour sortir en récréation. » Lily-Rose flotte encore quelques instants au-dessus de l’école avant de se décider à mettre un tourniquet dans l’école primaire. C’est Timothée qui sera content, pense Lily-Rose. « Allons, Lily, réveille-toi. Il faut finir ton écriture ! » La maîtresse pose sa main sur la tête de Lily pour la faire descendre de son nuage. La petite fille sourit. Elle promène son crayon sur son cahier d’un air distrait. Maintenant, elle ferme les yeux et trouve que l’école est toute petite au dessous de son nuage. D’un seul coup, elle voit deux jolis yeux dans de jolies lunettes en forme de nuage. Elle reconnaît les yeux rieurs de Noah. Mais ??? Ces yeux-là. Ils sont grands !!! Ils sont beaux !!! Ils sont verts et tout grand ouverts! On ne peut pas se tromper. Il n’y a que les yeux de la maîtresse qui sont aussi beaux! Lily n’en a jamais vu de pareils. Lily-Rose est heureuse de rencontrer tant de monde, aujourd’hui, dans ses nuages...
Pour découvrir l'album:
Libellés :
Les nuages de Lily-Rose (Conte pour enfants)
Inscription à :
Articles (Atom)